CULTURE –
LES BEIGNETS DE BANANE VIETNAMIENS « CHUỐI CHIÊN »
– Chauds, tendres et croquants, découvrez les beignets de banane vietnamiens, appelés « banh chuối » ou « banh chuối », la douceur sucrée incontournable lors de la saison des pluies
Lors de la saison des pluies au Viêtnam, un parfum s’empare des villes : celui des beignets de banane dits « banh chuối » ou « chuối chiên ». Un arôme sucré, gourmand, chaud se fraye alors un chemin un peu partout. Cette friandise savoureuse aimée des petits comme des grands devient le symbole de cette période froide et humide. La senteur réconfortante de ces douceurs entre en action. Son pouvoir d’évocation nous transporte dans le temps et l’espace.
UN VOYAGE OLFACTIF
Certaines odeurs nous rappellent les dimanches de notre enfance en famille. Les senteurs du poulet rôti qui dore tranquillement dans le four ou encore le parfum d’une tarte aux pommes. Celles de la barbe à Papa, des pommes d’amour et des chouchous caramélisés nous entraînent dans les allées d’une fête foraine, à la découverte du prochain manège à expérimenter. Chacune de ces fragrances a la faculté de nous remémorer une saison, une période, un moment.
Les marrons chauds annoncent, en France, l’automne et bientôt Noël. Sont associés les feuilles rouges, oranges et or qui parent les arbres, mais également le vent, la pluie… Aussi dès le mois de novembre, des vendeurs ambulants s’installent près des grands magasins et dans les rues commerçantes. Le bouquet rassurant et enveloppant de la châtaigne grillant dans la chaleur des braseros apporte le réconfort nécessaire pour braver le froid et poursuivre ses déambulations. Les chuối chiên sont nos marrons chauds.
LES BEIGNETS DE BANANE AU VIÊTNAM
Cet encas croustillant est extrêmement populaire et très abordable. Un beignet de banane coûte généralement entre 5 000 et 10 000 VND ce qui correspond à 0,20/0,40 €. Pour la plus grande joie des Vietnamiens, dès les premières averses, tant en ville que dans les campagnes, les stands de rue des vendeuses de banh chuối se mettent en place.
Avec le manque de luminosité des journées grises, froides et pluvieuses de cette saison, les exquises odeurs douces, moelleuses et bienveillantes ont un pouvoir réconfortant régressif. Le gras décuple tous les arômes suaves de la banane voire des différents ingrédients secrets utilisés en fonction de la recette familiale. Et ce parfum nous transporte dans un cocon chaud, douillet et confortable. Ainsi attirés par ces senteurs merveilleuses, une fois devant le kiosque, tous nos autres sens sont en éveil.
Le plaisir des yeux et des oreilles
Tout d’abord la vue. Il y a plusieurs sortes d’installation allant de la petite « chariotte » à un équipement plus vaste qui mange le bitume devant plusieurs entrées de maison. Certaines cuisines de rue sont organisées de manière moderne avec des plaques électriques au milieu du trottoir, d’autres sont plus traditionnelles. Dans ce cas, la cuisson est faite au feu de bois. Admirer un très grand wok d’huile en pleine ébullition sur un pot en terre dans un espace réduit à la chaleur des flammes est un spectacle à part entière. De plus, observer l’ingéniosité permettant d’avoir tous les ingrédients et préparations à portés de main est un émerveillement où le regard est attiré par chaque détail. L’intensité des couleurs jaunes et vertes des bananes tranche avec le noir des caquelons, le rouge des braises et l’oranger des beignets.
Puis l’attention se porte sur le crépitement du feu, le bouillonnement des fines bulles d’huile qui explosent en surface et la cadence métallique des ustensiles utilisés par la vendeuse qui s’affaire. Dans le bourdonnement de la circulation ou les clameurs d’un marché, vous êtes hors du temps. Le bruit de la vie, de la ville se mêle aux sons primaires du bois pétillant et des tintements de la fonte.
Le pouvoir regressif de manger avec les doigts
Cette friandise se mange avec les doigts. Cela renforce le plaisir enfantin. Mais, qui dit « friture » dit « gras ». Alors, bien évidemment la première sensation, c’est d’avoir instantanément les mains huileuses. Ensuite, bien que l’encas doré et dodu soit encore très chaud et fumant, une envie irrépressible nous saisit : croquer à pleines dents cette gourmandise pour se régaler du craquant de la croûte et de l’onctuosité du fruit.
En fonction des recettes familiales sont proposées des bananes « chuối » frites « chiên », des beignets « banh » de banane « chuối ». Cela revient pratiquement au même, mais le goût diffère. Certaines de ces douceurs sont agrémentées de sésame, d’autres de lait ou de copeaux de noix de coco ou encore de patates douces. Quel que soit le procédé, vos papilles apprécieront la texture tendre du fruit qui fond dans la bouche associée au croustillant de la pâte.
Au regard du nombre de stands, vous pourrez explorer et déguster chacune des différentes variétés afin de retenir celle qui vous séduit le plus. En attendant votre venue au Viêtnam, voici une recette à tester chez vous sans modération.
UNE RECETTE DE BEIGNETS DE BANANE
INGRÉDIENTS
- 10 mini-bananes (mûres)
- Jus d’un demi-citron vert (en option)
- 1.5 l d’huile neutre de friture
- La pâte à beignets :
- 160 g de farine de riz
- 50 g de farine de blé
- 2 cuillères à soupe de sucre en poudre (sucre blanc, sucre de canne ou sucre vanillé selon votre goût)
- ½ cuillère à café de levure chimique
- Graine de sésame grillé (en option)
- ¼ cuillère à café de sel
- 240 ml d’eau
LA RECETTE DES BEIGNETS DE BANANE EN 3 ÉTAPES
- Étape 1 :
- Dans un grand récipient, verser la farine, le sucre, la levure, les graines de sésame et le sel. Bien mélanger le tout en ajoutant l’eau au fur et à mesure. La consistance souhaitée de la pâte doit être lisse, mais pas liquide. Une fois obtenue, laisser reposer 15 à 20 minutes
- Parallèlement, peler les bananes et les couper dans la longueur en deux ou en trois. Vous pouvez verser le jus de citron vert sur les morceaux afin qu’ils ne noircissent pas.
- Étape 2 :
- À feu moyen, chauffer dans un récipient adapté un grand bain de friture. Une fois à température, mettre chaque morceau dans la pâte puis dans l’huile à l’aide d’une spatule ou d’une pince. Les cuire environ 1 à 2 minutes sur chaque face.
- Sortir les bananes de l’huile, les égoutter et les plonger de nouveau dans la préparation puis les faire frire une nouvelle fois 2 à 3 minutes sur chaque face.
- Étape 3 :
- Lorsque vos beignets sont bien dorés, laisser reposer quelques instants sur du papier absorbant avant de déguster